Vous n'êtes pas identifié(e).
De nombreux articles ont été écrits sur la vie privée, et sur sa défense dans le monde numérique. Beaucoup de techniques ont été développées pour faire face aux menaces contre la vie privée, notamment autour du chiffrement. Mais ces techniques, quoique indispensables pour vous protéger d'un attaquant extérieur à votre entourage, ne sont pas forcément efficaces face à un proche. Or, les attaques contre la vie privée peuvent parfaitement être le fait de personnes proches, par exemple dans le cas d'un espionnage d'une épouse par un mari jaloux. Dans un article en anglais publié dans le Journal of Cybersecurity, Karen Levy et Bruce Schneier argumentent qu'il est urgent de traiter le cas des attaquants proches.
Un attaquant proche, cela peut être un ou une conjoint·e, les parents (ou les enfants !), un ou une colocataire. Beaucoup de mesures de sécurité sont fondées sur des suppositions sur l'attaquant, suppositions qui ne sont plus vraies dans le cas d'attaquants proches. Un exemple typique est celui des questions de sécurité « quel était le nom de jeune fille de votre mère », questions auxquelles un attaquant proche peut facilement répondre. Or, alors que la littérature technique et scientifique sur la sécurité informatique est pleine d'articles sur les attaquants, leurs motivations, leurs capacités, les meilleurs moyens de s'en protéger, il y a assez peu de publications sur la classe des attaquants proches (intimate threats). Mes lecteurs et lectrices orientés vers la technique peuvent se demander en quoi ces attaques par des proches sont si spéciales et si différentes des attaques plus connues. Patience, vous allez avoir des exemples.
Ces attaques par des proches sont difficiles à quantifier, mais semblent fréquentes : dans un sondage, 31 % des personnes interrogées ont admis avoir fouillé dans un ordiphone sans autorisation. (La grande majorité des exemples cités dans l'articles concernent les États-Unis, mais il n'y a pas de raison de penser que cela soit très différent ailleurs.) Parmi les gens hébergés dans des abris pour victimes de violences conjugales, les trois quarts ont été victimes de surveillance exercée par leur agresseur via des outils numériques. Et les attaques contre la vie privée sont souvent le préalable à des attaques plus dramatiques, par exemple des féminicides.
L'article classe dans les attaques de proches la surveillance exercée par les parents sur leurs enfants mineurs. Même si elle est bien intentionnée, elle n'est pas forcément une bonne idée, et elle contribue à banaliser la surveillance.
La suite de l'article sur le blog de Stéphane Bortzmeyer
“ Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain „
|
#1 Le 24/06/2020, à 09:36 |
---|---|
|
Stéphane Bortzmeyer a écrit :
La suite de l'article sur le blog de Stéphane Bortzmeyer “ Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain „ |
Hors ligne |
Hors ligne
.......
L'amour est comme un jardin, il doit se cultiver chaque jour pour donner le meilleur de lui-même
|
#2 Le 24/06/2020, à 13:28 |
---|---|
|
....... L'amour est comme un jardin, il doit se cultiver chaque jour pour donner le meilleur de lui-même |
Hors ligne |
Hors ligne