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#1 Le 12/03/2022, à 13:40

P'skhal
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La guerre n'a jamais de règles

Iceman a écrit :

Avec le conflit ukrainien, les mauvais réflexes de l’information reviennent. L’information immédiate nous pousse aussi à réagir à chaud et à un “manichéisme”, d’autant que techniquement le conflit est sur notre continent (dont les frontières fluctuent politiquement, sportivement, culturellement, cf Chypre, Arménie, Turquie, Azerbaïdjan, Géorgie, Israël). Mais on oublie aussi que malgré les grands discours, la guerre n’a jamais de règles, sinon celles du vainqueur.

Après la seconde guerre mondiale, on pouvait penser que les conventions de Genève allaient pouvoir enfin s’appliquer et fixer des limites à l’horreur de la guerre. C’était oublier que ces textes écrits en 1864, puis 1909 et 1929, ne s’étaient de fait pas appliqués sur les précédents conflits. En 1949, on écrivait une nouvelle version que la guerre froide mettra à mal. Et les ajouts de 1977 et 2005 n’y feront finalement pas grand chose. Les règles sont toujours bafouées, par vainqueurs et vaincus et l’on ne condamne pénalement que les vaincus.

Alors c’est vrai que, à titre personnel, je ne pensais pas que Poutine irait aussi loin dans sa logique de restauration de la grande Russie et de protection de l’espace russe, même si j’avais en mémoire la boucherie Tchétchène (environ 175000 morts dont au moins les deux tiers sur la période Poutine). Comme Michel Goya, je voyais cette entreprise comme stupide militairement et stratégiquement et je crains que l’avenir le prouve. On pourra revenir longtemps sur ce rendez-vous manqué entre Europe et Russie après la chute de l’URSS et qui a beaucoup contribué à la situation actuelle et à la création du “monstre”. Reste qu’aujourd’hui, c’est la guerre dans un pays que l’on voit aujourd’hui comme ami et qui a été synonyme de désastre nucléaire avec Tchernobyl. Je vois des jeunes partir “à la guerre” avec le sourire et l’enthousiasme qui était présent dans d’autres conflits mondiaux. J’en vois d’autres, souvent plus âgés, mobilisés ou volontaires avec la peur au ventre. Je ne peux m’empêcher de penser à mon arrière grand-père mort en 1915 ou à ce que mon grand-père me racontait de 1940 et de ce qui suivit aussi. A mon modeste niveau, je fais aussi appel à mon expérience du service militaire en compagnie de combat pour me rappeler de ce qu’est la guerre moderne. J’ai été formé à détruire des chars avec diverses armes allant de la mine (dont celles officiellement interdites) au lance-roquette. J’ai connu brièvement le froid, l’humidité, l’angoisse de l’assaut d’un objectif, l’attente de l’attaque et le sentiment d’être observé. Sauf que pour moi l’enjeu n’était pas la mort. J’ai tiré de nuit et de jour avec des armes de guerre jusqu’à 600 mètres. On ne se rend pas assez compte de ce qu’est cette distance, de ce petit point à l’horizon qui sera blessé ou tué par une balle tellement plus puissante que celle d’un fusil de chasse. J’ai même utilisé toutes les protections contre les armes bactériologiques et chimiques, comme si on croyait vraiment que cela avait disparu. Et puis on nous a bien dit de ne pas tirer sur les parachutistes ennemis qui descendent mais qui croit vraiment que cette convention serait appliquée lorsque l’on a vu ses amis et camarades se faire tuer à ses cotés. Et on parlait aussi du coût humain de la conquête de bâtiments, villages ou ville et le fait que le conquérant doit avoir au minimum 4 fois plus d’hommes.

La suite du billet chez Iceman


“ Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain „

P'skhal

#1 Le 12/03/2022, à 13:40

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Iceman a écrit :

Avec le conflit ukrainien, les mauvais réflexes de l’information reviennent. L’information immédiate nous pousse aussi à réagir à chaud et à un “manichéisme”, d’autant que techniquement le conflit est sur notre continent (dont les frontières fluctuent politiquement, sportivement, culturellement, cf Chypre, Arménie, Turquie, Azerbaïdjan, Géorgie, Israël). Mais on oublie aussi que malgré les grands discours, la guerre n’a jamais de règles, sinon celles du vainqueur.

Après la seconde guerre mondiale, on pouvait penser que les conventions de Genève allaient pouvoir enfin s’appliquer et fixer des limites à l’horreur de la guerre. C’était oublier que ces textes écrits en 1864, puis 1909 et 1929, ne s’étaient de fait pas appliqués sur les précédents conflits. En 1949, on écrivait une nouvelle version que la guerre froide mettra à mal. Et les ajouts de 1977 et 2005 n’y feront finalement pas grand chose. Les règles sont toujours bafouées, par vainqueurs et vaincus et l’on ne condamne pénalement que les vaincus.

Alors c’est vrai que, à titre personnel, je ne pensais pas que Poutine irait aussi loin dans sa logique de restauration de la grande Russie et de protection de l’espace russe, même si j’avais en mémoire la boucherie Tchétchène (environ 175000 morts dont au moins les deux tiers sur la période Poutine). Comme Michel Goya, je voyais cette entreprise comme stupide militairement et stratégiquement et je crains que l’avenir le prouve. On pourra revenir longtemps sur ce rendez-vous manqué entre Europe et Russie après la chute de l’URSS et qui a beaucoup contribué à la situation actuelle et à la création du “monstre”. Reste qu’aujourd’hui, c’est la guerre dans un pays que l’on voit aujourd’hui comme ami et qui a été synonyme de désastre nucléaire avec Tchernobyl. Je vois des jeunes partir “à la guerre” avec le sourire et l’enthousiasme qui était présent dans d’autres conflits mondiaux. J’en vois d’autres, souvent plus âgés, mobilisés ou volontaires avec la peur au ventre. Je ne peux m’empêcher de penser à mon arrière grand-père mort en 1915 ou à ce que mon grand-père me racontait de 1940 et de ce qui suivit aussi. A mon modeste niveau, je fais aussi appel à mon expérience du service militaire en compagnie de combat pour me rappeler de ce qu’est la guerre moderne. J’ai été formé à détruire des chars avec diverses armes allant de la mine (dont celles officiellement interdites) au lance-roquette. J’ai connu brièvement le froid, l’humidité, l’angoisse de l’assaut d’un objectif, l’attente de l’attaque et le sentiment d’être observé. Sauf que pour moi l’enjeu n’était pas la mort. J’ai tiré de nuit et de jour avec des armes de guerre jusqu’à 600 mètres. On ne se rend pas assez compte de ce qu’est cette distance, de ce petit point à l’horizon qui sera blessé ou tué par une balle tellement plus puissante que celle d’un fusil de chasse. J’ai même utilisé toutes les protections contre les armes bactériologiques et chimiques, comme si on croyait vraiment que cela avait disparu. Et puis on nous a bien dit de ne pas tirer sur les parachutistes ennemis qui descendent mais qui croit vraiment que cette convention serait appliquée lorsque l’on a vu ses amis et camarades se faire tuer à ses cotés. Et on parlait aussi du coût humain de la conquête de bâtiments, villages ou ville et le fait que le conquérant doit avoir au minimum 4 fois plus d’hommes.

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#2 Le 12/03/2022, à 19:22

M'lou
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Re : La guerre n'a jamais de règles

Tout est permis pendant une guerre ....    g_censure2


L'amour est comme un jardin, il doit se cultiver chaque  jour pour donner le meilleur de lui-même

M'lou

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#3 Le 12/03/2022, à 23:14

P'skhal
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Re : La guerre n'a jamais de règles

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